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Vlan #66 Le Chief Happiness Officer est-il un bonimenteur?


Arnaud Collery est un chief Happiness Officer et l’auteur de Mister Happy et je n’ai pas hésité à le bousculer pour cette interview. Les discours sur le bonheur et les Chief Happiness Officer (CHO) fleurissent dans tous les sens en ce moment et nous sommes en droit de nous demander si c’est un effet de mode ou à l’inverse un pansement à une société malade? Le magazine l’ADN s’est moqué dernièrement dans un article titré « Non, le ping pong et les apéros ne feront pas le bonheur de vos salariés ». D’autres parlent de la tyrannie du bonheur comme l’auteur et sociologue Eva Illouz

Alors par delà le cliché, je voulais explorer avec l’un des plus anciens C.H.O. que je connaisse si ce métier avait une vraie utilité.

Chief Happiness Officer: bullshit ou pas?

Selon Arnaud, tout est une question d’authenticité. Dans la mesure ou pour fédérer ses employés, il faut créer un attachement émotionnel avant tout, cela passe nécessairement par l’authenticité au sein de l’organisation. Comme il le rappelle, il ne s’agit pas qu’un manager rende heureux les salariés bien sur mais de leur permettre de libérer leurs émotions en acceptant l’état émotionnel dans lequel ils ou elles se trouvent chaque jour. Selon lui, cela permet plus de créativité et de productivité. Le bien être au travail est donc au centre de l’entreprise puisque cela aide autant les salariés que l’entreprise. C’est selon lui d’ailleurs une des révolutions à laquelle les entreprises doivent faire face et de nombreux Chief Digital Officer en parle comme Maud Bailly chez Accor d’ailleurs. Au final pour Arnaud le C.H.O. est un « simple » accélérateur d’empathie. Un besoin d’autant plus important pour les hommes en particulier ont un accès difficile à leur vulnérabilité et plus généralement à leurs émotions. D’ailleurs, selon lui, ce n’est certainement pas un truc de bobos parisiens qui n’ont que cela comme souci, mais bien un élément essentiel pour l’ensemble des salariés puisque les bases de son métier sont le respect et l’écoute.



Le Chief Happiness Officer, c’est juste pour générer plus de profits?

C’est évidemment un reproche que l’on fait systématiquement à ce métier. Si les patrons décident de s’engager dans la voie du bonheur au travail et que cela n’est qu’une question de profit alors on peut se demander si nous souhaitons vraiment aller dans cette voie. La réponse d’Arnaud est relativement simple. Pour lui, l’impact sur le profit n’est pas son enjeu principal, il s’intéresse principalement à l’humain. Par conséquent, ce qu’il souhaite avant tout, c’est de s’assurer que les personnes soient bien dans leur travail et on peut se dire qu’il y a matière à se poser question avec les vagues de suicides que l’on voit régulièrement dans les news… Dans ce cadre, un article vient de paraitre en Belgique met en exergue l’augmentation du Burn out parental. Cela repose légitiment la question du bien être au travail en particulier dans des vies où l’on jongle tous entre vie perso et vie pro… Et évidemment, se sentir bien dans son travail peut avoir un impact important sur le fait de mieux gérer ce stress. Toutefois Arnaud ne croit pas dans cet équilibre, il préfère parler d’intégration d’une vie dans l’autre que de balance. Permettre aux personnes d’exprimer leurs émotions permet, selon Arnaud, d’amplifier les personnes, et d’être « les meilleures versions d’elles mêmes ». Il est évident pour Arnaud que des personnes mieux dans leur travail, vont produire plus et que cela va profiter à l’entreprise. Une étude a même prouver que cela pouvait améliorer la productivité jusqu’à 30 %. Mais encore une fois, c’est plus une conséquence qu’un objectif.

Au final pour Arnaud, loin d’être du bullshit, ce métier répond sans doute à un mal de société dans laquelle nous avons concentré nos efforts pendant longtemps sur le profit. Et ce faisant, nous avons oublié qu’à l’origine de tout, il y avait des hommes et des femmes. C’est donc un juste retour de balancier de retrouver des principes de bases de vie en société

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