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Photo du rédacteurGregory Pouy

La sociologie revient-elle en force ?

C'est drôle comment les gens peuvent faire des raccourcis faciles, en particulier ceux qui ne sont pas forcément très familiers avec l'univers de l'internet (même des marketers).

Ainsi, il m'arrive de débuter des conférences par ce slide : "non je ne suis pas un geek".

J'ai fait une prepa et une école de commerce, je ne sais pas coder, je ne connais pas grand chose à l'informatique très clairement et pourtant le simple fait de s'intéresser à internet fait souvent de vous un geek pour ne pas dire un informaticien (si si encore en 2011).

De mon coté, ce qui m'intéresse dans le digital, ce sont surtout les gens avant toute chose et donc la sociologie.

Mon angle de vue est que la technique n'est qu'un moyen finalement  (je ne dis pas que les personnes qui voient tout cela d'un angle techno se trompent, c'est juste que nous n'avons pas le même).

J'ignore si la sociologie était partie en fait mais disons qu'elle était vue comme une sorte de truc intéressant mais pas central.

 Aujourd'hui que les consommateurs doivent revenir au centre des problématiques, il est plus qu'urgent de les comprendre, de s'intéresser à eux.

Comprendre par exemple qu'en Chine les gens n'ont pas envie de montrer leur réseau pro implique qu'un service identique à Viadeo ou Linkedin est forcément voué à l'échec au pays du soleil levant.

Ceci est un exemple simple puisqu'il s'agit de comprendre les usages locaux (encore faut-il  s'y pencher) mais il s'agit d'aller beaucoup plus loin que cela en comprenant vraiment la manière dont les personnes interagissent.

Pour comprendre cela, il ne faut pas faire une étude quali ou quanti dans lesquelles on biaise les résultats par nos questions…non non non, il faut nécessairement suivre les gens au quotidien.

Typiquement, la note de Lam sur l'écosystème entre les chauffeurs de taxis, les SDF et les dealers est intéressante. Pas forcément d'un point de vue "communication" à priori mais tout simplement parce qu'il y a des milliers d'écosystèmes, beaucoup de modes de fonctionnement qui semblent logiques pour ceux qui y vivent mais qui sont complètement opaques voire invisibles pour qui n'y est pas.

C'est la méthode que nous avons mis en place dans mon agence (Nurun) par exemple en s'appuyant sur une méthodologie universitaire mais il y en a plusieurs autres.

 Je crois sincèrement qu'une agence (et par conséquent qu'un annonceur) ne passant plus par ses phases d'analyses amont joue avec le feu et ne sera plus longtemps crédible.

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