Lubomira Rochet est la C.D.O du groupe l’Oréal et je l’ai déjà reçu sur ce podcast afin de parler de la transformation du groupe.
Mais cette fois, je la reçois pour parler de beauté et plus précisément du futur de la beauté.
l’Oréal, le plus important groupe de beauté au monde, s’est fixé comme mission d’apporter « la beauté pour tous » mais concrètement qu’est ce que cela peut vouloir dire.
C’est de cela dont nous parlons avec Lubomira pour mieux comprendre sa vision et celle du groupe car quelque part, ce sont eux qui vont définir, avec les consommateurs, la beauté de demain.
De la beauté pour tous à la beauté pour chacun
Bien sur l’Oréal touche toutes les typologies produits, toutes les gammes de prix, tous les types de peaux (même si pendant longtemps ils se sont concentrés sur les peaux caucasienne), tous les circuits de distribution et en cela ils ont toujours suivi leur mission de marque. Si nous avons connu une conception de la beauté très uniformisée et descendante constituée de modèles censés être aspirationnels pour chacun, aujourd’hui, selon Lubomira le futur de la beauté doit être personnalisé. C’est l’un des aspect majeur du digital. Il permet aux consommateurs de trouver le produit qu’il leur faut précisément mais la technologie permet également de développer un produit en fonction de la peau de la personne. On pourrait donc demain imaginer d’avoir chacun un numéro avec le code de sa peau que l’on pourrait donner aux marques afin qu’elles puissent développer un produit qui nous soit dédié. Ensuite, de la simple customisation à la personnalisation, il y a évidement de nombreuses options qu’il faut considérer.
Dans cette approche, plus de jugement à priori de la peau, personne n’a une peau ethnique, tout le monde a une peau qu’il faut traiter de manière particulière. Cela pose évidemment des questions industrielles importantes de logistique mais également en points de vente. La massification et son modèle économique va finir par être remis en question par ce nouveau paradigme qui tend à s’imposer et qui va demander de s’approvisionner en matière première de manière locale, de produire à la demande etc…
D’une approche produit à une approche servicielle de la beauté
Malgré les années de publicité, les consommateurs ne savent généralement pas quels sont les bons produits pour eux. Dès lors, comme le précise Lubomira, il y a 2 dimensions servicielles importantes: le diagnostic et l’essayage virtuel. Le diagnostic peut se faire en boutique mais en ligne c’est encore très rare qu’il soit précis, idem pour essayer le maquillage. Néanmoins, on est en droit de se poser la question du rôle de la marque dans un monde dans lequel les produits sont personnalisés. Est-ce que finalement dans ce nouveau « monde », ce qui est important ce n’est pas simplement les ingrédients, l’expérience et la finesse de personnalisation associée au prix? Mais pour Lubomira, la marque doit absolument amener le contrat de confiance sur la qualité des produits et les ingrédients mais aussi un engagement fort pour la société. Il y aura beaucoup de modèles différents évidemment mais on peut être certain que dans les boutiques demain, on aura de petites usines qui permettront à tout à chacun de repartir avec leur produit dédié dans l’heure. D’ailleurs, nous parlons également de robotisation, du rôle de l’humain, de celui de l’intelligence artificielle, de la privatisation des données et de nombreux autres sujets connexes à celui simplement d’une beauté personnalisée.
Ce qui est certain, c’est que la beauté n’échappe pas à la révolution industrielle que nous sommes en train de traverser et que c’est évidemment un secteur passionnant car il parle à tout le monde. En écoutant cet épisode de podcast vous en découvrirez encore plus.
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