L’évolution de la vidéo et de la photo regroupées sous le terme de rich media, comme élément indispensable d’une stratégie marketing à l’ère digitale ont plusieurs raisons: – La 1ère est évidemment que dans une ère d’infobésité, le storytelling visuel est indispensable puisque le cerveau analyse 60 000 fois plus vite les images que le texte et autres statistiques (ici le MIT). – La 2nde est évidemment qu’avec les évolutions des usages, les internautes cherchent moins et donc le SEO (et donc le texte) perd un peu en pertinence (même si c’est encore relatif) – tendance qui se confirme un peu plus avec le mobile d’ailleurs et l’avènement des applications (oui cela a des implications profondes pour Google mais c’est hors sujet ici). – La 3ème est sans doute que les adolescents ne jurent que par la vidéo, il suffit de voir leurs usages de Youtube Vs Google – ils apprennent tout par Youtube, balancent des snap à leurs amis etc…
L’avènement de l’image sur l’intégralité des réseaux sociaux (Twitter (30% de RT en plus pour les tweets avec une image), Facebook (est-il nécessaire de rappeler comment Facebook privilégie le rich media via l’edgerank?)) ou simplement le développement sans précédent des réseaux sociaux centrés sur l’image (Snapchat, Pinterest, Instagram, Vine, Meerkat ou Periscope…) sans même parler des emojis (émoticones pour les puristes de la langue française) n’est donc pas très étonnant. Par conséquent, il est inutile de faire l’apologie du rich media, il est évident que ce sont LES formats qu’il faut investir.
Evidemment il prend des formes différentes entre le gif animé, le cinémagraphe, le format de temps (6 secondes pour Vine, 15 secondes pour Instagram) et les diverses evolutions (pas de son par défaut pour Facebook et Instagram, une durée de vie courte sur SnapChat…). Il est aussi à noter comme le souligne ce rapport que tout marketer devrait lire, qu’avec l’avènement du mobile, il s’agit désormais de prendre en considération qu’un mobile se regarde plutôt à la verticale qu’à l’horizontale et Snapchat de prouver qu’une vidéo réalisée en format vertical a un taux de vue 9 fois supérieur. Mais tout cela sont des évolutions mineures d’usage en réalité.
1. Mieux comprendre sa présence de marque avec le visual listening
Quand on me demande la meilleure stratégie qu’une marque peut avoir sur le web social, je rappelle toujours qu’un bon communicant est toujours celui qui écoute. S’il peut être intéressant de prendre la parole sur le web social, il est absolument primordial d’écouter ce que les consommateurs ont a dire. C’est une source infinie de connaissance clients et de potentiel insights qui peut donc permettre d’améliorer sa communication, son marketing mais également l’intégralité des services de l’entreprise. Cela va sans dire qu’il permet aussi d’éviter un certain nombre de crises. Le buzzmonitoring a une limite de représentativité puisque tout le monde ne s’exprime pas sur Internet mais il a pour lui l’avantage d’être totalement objectif à l’inverse des études qualitatives ou quantitatives. Mais désormais que les consommateurs s’expriment de plus en plus en images, le buzzmonitoring connaît une seconde limite car les individus n’y notent pas forcément les marques qui apparaissent sur la photo. Pourtant d’un point de vue de marque, c’est là qu’est la masse et donc l’argent, il est donc important de pouvoir suivre les images dans lesquelles votre marque, votre logo ou vos produits apparaissent.
Comme Sandrine Plasseraud de We are Social le rappelait récemment à une conférence UDA, il est également intéressant de noter que parfois on se rend compte que les insights tirés du rich média peuvent être vraiment différents de ceux que l’on retire de l’écrit. Par exemple, si on analyse le contenu texte autour des compagnies aériennes on trouvera principalement des personnes se plaignant ou essayant de contacter le service clients. Par contre, si on s’intéresse au rich media, on trouvera surtout des personnes qui font apparaître le logo mais qui se concentre sur le plaisir du voyage. Une dimension intuitivement évidente mais qu’on ne savait pas mesurer jusque là. Mais plus que cela, le visual listening vous permet de mieux comprendre l’usage de votre marque par les consommateurs et là encore de la connaissance clients qui permettra d’améliorer vos produits ou votre communication est à la clef. Cela peut aussi être une clef pour les marques afin de trouver du contenu à utiliser pour leurs propres présences sur le web social. Il existe de nouveaux prestataires dans ce champs de compétences comme par exemple Ditto Labs (cf le slideshare).
2. Le format vidéo devient de plus en plus immersif: réalité augmentée et réalité virtuelle
En 2015, il a été difficile de passer à coté d’Oculus Rift ou encore de plus simplement de Google Cardboard ou de l’arrivée massive des drones désormais à des tarifs accessibles. Mark Zuckerberg y faisait également référence dans sa dernière conférence F8. La vidéo devient de plus en plus immersive et quand l’internaute est équipé, la réalité virtuelle s’impose naturellement. Evidemment on pense naturellement à l’échec des Google Glass (lancée trop tôt sur le marché) mais ce format saura sans doute s’imposer d’abord dans le secteur professionnel (chirurgiens entre autre) puis dans la sphère privée (sans doute en débutant par les jeux vidéos). Zuckerberg pense que d’ici 12 ans, ce type de lunettes sera totalement naturel et intégré, d’ailleurs cela prendra peut être la forme de lentilles de contact pour paraître moins ridicule. Bien sur cela est une vision à long terme mais les premiers mouvements sont clairement visibles et pour les marques, il s’agit sans doute de réfléchir à la manière dont cela pourrait être utilisé d’abord pour des événements afin de faire des relations publiques et d’apprendre de ces nouveaux supports car demain cela s’imposera naturellement.
3. Le format vidéo s’enrichit et devient fortement interactif: une immense opportunité pour les marques
Des start-up comme Fuisz qui ont déjà construit des partenariats forts avec les agences médias et ne cessent de lever des fonds, sont en train de s’imposer sur ce nouveau marché. Ce type de solutions ne nécessitent même pas de faire de nouvelles vidéos, ils ajoutent simplement une couche à la vidéo qui s’intègre naturellement sur Facebook, Youtube depuis n’importe quel devices (desktop, tablette, mobile) afin de rendre la vidéo interactive. Dès lors, les objets ou les personnes sont identifiables et une interaction est possible à chaque moment de la vidéo. Si on peut considérer cette avancée comme intéressante d’un point de vue utilisateur, pour les marques c’est une réelle opportunité à saisir. Pas de doute si EMarketer envisageait déjà pour 2014 une croissance de 42% et un revenu généré de $6 milliards. Déjà Nike, Target, Kraft et de nombreux autres testent ces formats. J’ai eu la chance de rencontrer à NYC le fondateur de Fuisz qui a pu partager avec moi sa vision. Il m’a expliqué comment il souhaitait apporter une dimension commerciale aux vidéos avec cette capacité de suivre les vues, les clics, à quel moment et quel acteur (actrice) engage le plus, si l’internaute réagit aux couleurs de manières positives ou négatives ect… bref, comprendre ce qui se passe pour l’internaute au visionnage de la vidéo. Cela a beaucoup d’impacts tant en terme commerciaux que pour le choix d’une égérie par exemple. A l’avenir Fuisz travaille à proposer des résultats personnalisés en fonction du social graph de la personne qui visionne le contenu, ce qui implique que les lieux d’arrivée des clics serait personnalisés. On pourrait imaginer par exemple que pour une vidéo d’une nouvelle voiture, la destination soit différente pour une femme ou un homme, pour un client existant ou un prospect ect… Il semble évident que c’est un terrain à investir pour les marques.
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