"Tumblr est le repère des hipster !"
C'est une phrase que l'on m'a sorti et qui m'a marqué parce que je ne connaissais pas vraiment ce mouvement de tendance.
Pourtant, le New York Times a employé le terme plus de 250 fois en 2009… et depuis on ne cesse de le voir partout.
Je profite d'un article du Courrier International dans lequel Mark Grief (qui a écrit un bouquin intitulé "What was the Hipster ? A sociological investigation") nous explique en 4 pages le phénomène pour vous le décrire à mon tour.
Le moins que l'on puisse dire c'est que ce terme a évolué pour désigné beaucoup de mouvements différents.
A l'origine (fin des années 40), il s'agit d'une figure de la culture afro américaine puis dans les années 50, il désigne une avant garde blanche avec une profonde expérience du cool gardant malgré tout l'énergie des noirs américains dans leur révolte contre l'ordre établi.
Mais au fur et à mesure, ce mouvement est devenu totalement insensible aux enjeux raciaux.Le terme a peu à peu disparu jusqu'à devenir une forme d'insulte désignant un imposteur "m'as tu vu".
Et puis il a refait surface en s'inspirant de la culture indie avec un rejet du consumérisme, désignant alors une personne qui pourrait être vue comme marginale mais participant en même temps à la culture dominante (cf les start-uper ayant fait fortune mais restant en basket, jean et sweat).
Aujourd'hui, il s'agit d'un mouvement planétaire, le hipster lit Vice (mot clef de la culture hipster) prenant appui sur la violence et le carractère rebelle du "white crash" des couches inférieures des classes moyennes américaines. Il habite des enclaves urbaines déjà occupées par d'autres communautés mais sans volonté de s'intégrer à la population locale.
D'ailleurs, le cofondateur de Vice s'est exprimé en ces termes en 2003 : " Peu m'importe d'être entouré de Hipster, au moins ce ne sont pas des putains de nègres ou de Portoricains. Au moins ils sont blancs". Hum, ca fait rêver non ?
Au final le Hipster n'est pas à l'avant garde, il s'agit simplement d'une communauté de personnes promptes à adopter la tendance, l'auteur du livre allant jusqu'à les décrire comme "parasites" d'une sphère créative (artistes, militant, écrivains…).
Histoire de le décrire au travers d'un stéréotype (on adore tous ca même si toute généralité est par essence fausse) pour que vous voyez de quoi on parle : barbu, aime les vélos à pignon fixe, a fait un retour en arrière technologique (back to the Vinyls), porte (ou portait) des jeans slims, aime le savoir faire artisanal, aime Américan Apparel, Animal Collective et plutôt blanc donc.Une sorte de faux rebelle à la mode donc.
Alors vous en êtes ?
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